Angers -> Montgauch
L'idée
Comme j'ai du temps en ce moment j'ai acheté un vélo sur le Boncoin. Ca fait 10 ans que j'en ai pas trop fait. Quand j'étais étudiant, ça carburait.. bref
Apéro, puis voila: Angers-Montgauch à vélo! Adjugé, enfin, au moins c'est dit.
Petites contraintes tout de même:
- utiliser le btwin acheté sur le bon coin à pas cher
- l'équiper à pas cher sauf les sacoches que sabrina m'a offertes
- camping sauvage et autonomie
- mettre le moins de temps possible
- pas d'entrainement
Un bon projet à "La Rache" comme on les aime!
De plus les cousins de Sabrina, Matthieu et Romain, sont motivés pour m'accompagner sur la dernière étape.
La veille
Sabrina : "T motivé?"
moi: "bof.. non. Je sais pas même pas pourquoi je le fais..."
Sabrina: " Ah, non non: tu le fais"
Départ reporté au lendemain pour cause de pluie.
Première journée
Beau temps: c'est parti ma bistouke départ 9h33. Direction Niort, forêt de Chizé. Bon, ça a l'air d'aller, ça fait lourd chargé, je l'ai même pas essayé avant de partir. Je roule, le paysage est joli : du boccage, de l'ombre, mais l'air de rien c'est pas très plat, passé 40kms je me dit que ça va être dur. Au km 70 je m'arrête pisser et voila que je me fait doubler par 3 cyclistes avec des sacs à dos, pop, pop, je me refalze, et voilà que que je me mets à vouloir les ratrapper.
Un père avec ses 2 filles, il viennent de la Manche, ils ne sont pas chargés, ils font 80 bornes par jour. Ils s'arrêtent à Bressuire et dorment à l'hotel . Ok on aura fait que 10 kms ensemble. Je mange à Bressuire il est 15h.
15 bornes plut tard je m'arrète à la sortie d'un village juste avant une belle montée. Je me suis fixé d'aller après Niort il me reste 80kms, il est 16h. J'appelle sabrina qui me dit de faire une sieste car j'arrête pas de bailler, conseil suivi: je dors au bord de la route à la sortie d'un village, tel un clochard des routes. Sieste courte: un cycliste anglais qui en fait pousse son vélo me demande (réveille) si ça va bien, le coeur? ouais ouais tu va où? A Lourdes Ah ok, bon courage ciao.. du coup je me lève et je pars 10min plus tard , le type est sur le plat, il pousse encore son vélo. Il n'a même pas de cycliste, selle un peu défoncée, sacoches rudimentaires. A mon avis il en chie. Ok y a plus à l'arrache que moi. Bon les cuisses je commence à bien les sentir, il fait bien chaud, mais j'avance bien. Je contourne Niort par des chemins douteux, petit stress il est 20h j'ai pas mangé et je sais pas où dormir, je continue quand même, j'ai signé pour ça. Il est 21h je passe dans un village avec une fontaine et 3 pelés sur la place. Allez hop! dans la fontaine les jambes au frais pour la récup, et puis finalement c'est le bain. Je repars, 2 kms et voila un champ parfait, allez hop montage de camps. Puis j'entend :
-un film à fond je sais pas d'où ca vient,
-des chien aboyer
-des grillons: ça j'aime bien.
La lune se lève
Petite clope et au lit.
J'arrive pas à dormir alors j'écris
Aujourd'hui j'ai vu:
- des meuh-meuhs, des dadas, des bèhè-bèhès
- 1 oiseau qui savait pas voler
- 1 champ de chanvre où je me suis servis
- 3 cyclistes qui venaient de la Manche
- 1 anglais qui allait à Lourdes en poussant son vélo
- 1 vieux au bord d'une RD qui faisait Bonjour aux voitures comme s'il avait 5 ans
- 1 panneau "Angers 191" en passant au dessus de l'autoroute
- 1 maman tourterelle avec ses bébés, une dizaine, qui se sont envolés sur mon passage (ils savaient déjà voler!).
- 1 passage à niveau au milieu de nulle part
- je me suis baigné "à la claire fontaine, j'ai trouvé l'eau si claire"
- Et là je dors en entendant des chiens de chasse aboyer, une chouette, et la tv à fond quelque part...
Autres photos de la journée:
- la bestiole
- le camp du jour:
je vous passe les photos de panneau des départements que je prenais tout en roulant...
Deuxième jour
Réveil 8h pas très bien dormi. Il commence à faire chaud.
Départ 9h34
Les tendons tirent mais pas de courbature c'est déjà ça.
Soleil de plomb, de grands champs, pas d'arbre, et en plus du vent de côté. J'aime pas ça: paysage désolant. Vers 11h je m'arrête à Chizé dans une épicerie, je demande où trouver de l'eau. Au stade de foot, ok, il est où? ok, je cherche, je demande à 3 autres personnes par là ok. Bon je le trouve pas. Je me casse les gens ont l'air bizarre je perds mon temps, j'ai l'impression d'être dans le Bouchonoi, qu'à cela ne tienne 10km plus tard à Villedieu: de l'eau a côté de l'église. Merci mon dieu!! Bon, j'ai l'impression de ne pas avoir avancé J'ai mal aux fesses je repense à Fred: "la biafine entre les jambes". Je m'arrête à une pharmacie. Il avait raison ça va mieux: la biafine est devenue mon amie toutes les 2-3h un bon tartinage. J'arrive à Cognac, je mange au centre ville sur un coin d'herbe, je vois passer les gens qui sortent des dégustations avec leurs petits paquets alcoolisés, je suis fatigué et je me demande comment je vais bien pouvoir continuer! j'essaie de faire le sieste, il mais il fait trop chaud. Je me ferais bien une petite degustation, non c'est trop abusé. Allez c'est reparti. Je fais 10 bornes j'avance plus je m'arrete sur une aire je retente la sieste, je dors 10 min. Une voiture s'arrête le chien sort de la bagnole et viens me réveiller en aboyant à 1 mètre, je suis vénère je lui jète des cailloux. Je suis démoralisé. J'appelle antony il a connu la galère avec sa péniche, on cause 15 min, je fume une clope ça y est j'ai la pêche, je me détend. Allez c'est reparti!
J'avance je commence à comprendre pourquoi je fais ce voyage. Je traverse une région boisé y plein d'endroits dormables, mais non! Il faut continuer ce sera toujours ça de pris. Il est 20h: je m'arrête manger au bord d'un champs de blé moissonné, c'est pas dormable, un voiture ralentit comme pour observer et manifester de l'hostilité. Allez je repars je fais quelques kms, je m'arrête sur une aire un peu surelevée par rapport à la route. Je dormirai là.
Troisieme jour
Réveil 7h pas tres bien dormi mais dormi quand même, un peu d'eau chaude, des gateaux et c'est parti 8h 30. Direction Marmande voire plus loin. Il fait pas très chaud. Je roule. Je m'achète une choco (comme d'hab ) et puis un dwitch. J'ai encore faim je me ré-arrête j'achète une choco aux amandes et à la crême, super bon et super gras. En sortant un papi me fait bonjour de la main :il a au moins 75-80 ans, et a l'air d'envoyer grâve une sorte de Bourvil habillé à la mode des cyclistes des années 70 avec la casquette et tout, ça me file la pêche tiens! Je traverse le vignoble bordelais je passe à Lussac route agréable, je me fait doubler par des papis, ils sont en formes, pas chargés et en vélo de course (on se rassure comme on peut). Les parcelles en bio, on les compte sur les doigts: moins carrées, plus d'herbe. Ha les herbicides! Près d'une église je trouverai une aire de pique-nique avec toilettes-lavabo, j'en profite pour faire la toilette et le plein d'eau. Je continue. Il est dans les 17h juste avant d'arriver à Marmande je m'arrête il y a un beau point de vue. Il semble y avoir des forêts pour dormir. Un vieux vient on tappe la discute et voilà que le gars il est à la retraite d'instit où il a bossé ici je lui dis que je vais en Ariège à St-girons, le monde est petit: il est de St-Girons, de Ledard plus précisement en face de l'épicerie. J'allucine, je lui dit que je conte traverser le Gers, il l'a dejà fait en velo et ca n'arrête pas de monter descendre. En revanche il y a le canal latéral à la Garonne qui va jusqu'à Toulouse, il me conseille de dévier et d'en faire 10 kms c'est mieux pour mon itinéraire. Une fois sur le canal je me dis que je ne vais pas passer par le Gers: demain j'irai à Toulouse, comme ça, ça me permettra de dormir chez Romain et Matthieu, et de partir avec eux. Sur le canal, j'interpelle un vieux avec son chien, je lui demande si c'est loin toulouse : 125kms. On dicute presque 1h, il habite en face du canal, me raconte son enfance du temps où l'on transportait les marchandises en péniche, me parle de la péniche croisière qui passe régulièrement, je le chauffe "et les hôtesses?" "ho dit, elles sont bien balancées!". Et pour les restaux il m'en indique deux plus loin sur le canal, la deuxième c'est des belges qui la tiennent, leurs frites sont moyennes. j'arrive au premier restau et juste à côté il y a un local avec des lavabos et des douches publiques, une bonne douche et direction chez les belges! Serveuse mignonne, bière clope, pizza, et profiterolles, à 10h je repars sur le canal trouver un coin pour dormir, tiens j'ai le tendon d'achille qui me fait bien mal, il me tarde de trouver, beaucoup de pompes bruillantes qui puisent dans le canal pour irriguer le maïs m'interdisent de m'arrêter. Un héron m'indiquera un endroit pour dormir. Je m'arrête, il fait nuit, montage de tente, cloppe et dodo. Gare aux moustiques!
Quatrième jour
Réveil habituel départ 8h. Il fait froid, très mal au tendon d'achille droit, je m'arrête au bout de 10 bornes, je vais pas continuer comme ca. Je réfléchis et je décide de ne plus me servir des mollets je baisse la selle, maintenant je pousserai la pédale avec les talons et ça marche au bout d'une heure je n'ai plus mal au tendon et j'avance. 1h plus tard je croise un vieux qui a un vélo bien chargé qui me dit "non mais là j'en ai marre, c'est bon. J'en peux plus du canal, ça fait 10 jours que j'y suis, c'est bon je rejoins la route". Il ne supporte plus la monotonie. Moi en revanche je suis bien content d'y être. On discute 40 min: c'est un vieux routard, folkhlo comme je les aime. Il me raconte qu'il vient de plus loin que Sète et fait 70 km par jour. Il a cassé sa remorque il y a 2 jours. Avec sa remorque il était le roi: grande tente, table de camping, chaise, matelas, et puis la poële, "il me faut un bon bifteck par jour". Il me dit qu'il s'est bien fait arnaquer au Leclerc avec leur remorque (pour mettre des gamins) à 200 euros. Elle aura tout de même fait l'aller-retour en bretagne. La prochaine il va se la souder, et m'explique comment. On se quitte je continue Agen. Je me fait doubler et je prends la route et double, ça y est me voilà lancé, je vole au-dessus du canal. Une fois arrivé à Moissac je ne resiste pas à un resto dans cette adorable ville, pour récompenser cet effort valeureux. Je repars difficilement: la digestion. Et voilà, que je me refais doubler, de nouveau j'en profite pour accélérer et capter son entrain, me voilà de nouveau relancé. C'est fou comme d'avoir quelqu'un devant ça motive, et ça fait avancer. Finalement, j'aurai un petit coup de barre et j'arriverai plus lentement à Toulouse. Arrivé chez Romain et Matthieu, ça fait plaisir: un petit retour à la civilisation, des nouvelles de JO, apéro et pizza: le vin descend bien! Romain a tracé un petit itinéraire assez plat (thanks God) qui passe par Cazères. Petite apréhension pour la montée de Prat à Montgauch. Allez minuit, dodo sur un lit pliable, Hum le bonheur!
Cinquième et dernier jour
Réveil 9h, autant dire grâce mat! Très bien dormi. Départ 10h30. Dernier jour, petit étape 93km. j'espère que Matthieu et Romain ne vont pas trop s'ennuyer, je suis un poid lourd, et avec leurs vélos de courses... Et bien finalement on avancera bien, à plusieurs ça n'a rien à voir. Pour s'occuper Matthieu prend des photos, on passera au Fousseret, admirer les Pyrénées depuis une table d'orientation. Et enfin on arrivera à Cazères, lieu où nos chenins se sépareront. On boit un coup au café et je prend des forces pour le finish. Le finish finalement ne sera pas si terrible que ca, même si un léger vent de face m'agacera légèrement. A Prat montée jusqu'à Cazavet, facile, et enfin finish par la montée de Bareille, la plus grosse difficulté du voyage. Finalement arrivé à 17h30. Content d'avoir terminé!
Tiens je pèse le vélo: 35kgs, et encore j'ai plus d'eau et moins de bouffe. En moyenne il devait peser 40kgs.
Photos du jour: Merci Matthieu
Et en terme de kilomètres
ici le lien vers le parcours dans maps avec les étapes et les kilomètres.